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24 novembre 2013

7. Rupture dans l'opinion publique: rejet massif de l'Union européenne

2013-EU-01

Une autorité légitime n’a jamais besoin de vanter ses mérites par les moyens industriels de la communication de masse. Tout au plus s’accordera-t-elle le luxe de quelque spot publicitaire pour entourer son nom d’une sympathie qui lui est déjà acquise par habitude : ainsi a-t-on vu des monopoles publics promouvoir leur réputation, comme s’ils étaient contraints à vendre leurs services, malgré la nécessité et l’obligation où la loi a mis les Citoyens de s’y soumettre. Disons-le d’emblée : l’Union européenne ne bénéficie pas spontanément de la sympathie des Citoyens de la Nation française, pas plus que des Citoyens des autres Nations européennes. Les moyens qu’elle met à disposition de ses administrations pour vicier le Débat Public de son odieuse propagande ne sont rien d’autre que l’aveu de son impopularité.

Cela n’en resterait pas moins une preuve négative de cette impopularité. Pour autant, les preuves positives d’une telle impopularité existent bel et bien. Le 13 mai 2013, le Pew Research Center publiait une enquête réalisée par sondage dans plusieurs sociétés de l’Europe occidentale. L’étude a été conduite sur plusieurs années depuis 2002. Les résultats sont éloquents et comportent une marge d’erreur de 3,6%. Cette étude montre que la perception des Citoyens à l’égard de l’Union européenne va de plus en plus à ce que les eurocrates appellent « l’euroscepticisme » depuis 2007. La perception de la situation économique des Nations européenne est qu’elles se dégradent. Ainsi, en Espagne, 65% de la population considérait que la situation était bonne en 2007 ; ils n’étaient plus que 4% en 2013. En Grande-Bretagne, de 69% à 15% ; en Italie, de 25% à 3% ; en France, de 30% à 9%. Seule l’Allemagne est passée de 63% à 75%. L’intégration économique n’est désormais jugée positive que pour 29% des répondants. En moyenne.

Le soutien au projet européen s’effondre. L’idée selon laquelle l’intégration économique européenne renforce l’économie ne reçoit plus l’adhésion ; on passe de 36% à 22% en France, de 22% à 11% en Italie, de 18 à 11% en Grèce, de 59 à 54% en Allemagne. Le nombre de citoyens favorables à l’Union européenne se réduit de 15 points en moyenne dans toute l’Europe occidentale (à l’exception de la République Tchèque) : l’effondrement le plus significatif est en France, où la population passe de 60% de la population favorable à l’Union européenne à 41%, soit une perte de 19 points. Le fait le plus significatif est le creusement d’un écart entre la France et l’Allemagne : les opinions des deux populations des États dont le « couple » est jugé « moteur » divergent désormais fondamentalement. En matière d’opinion à l’égard de l’Union européenne, la France est donc un pays du Sud comme les autres.

Le plus étonnant, c’est que les élites – en revanche – continuent de prôner un « rapprochement » des citoyens et de l’Union européenne qu’ils tendent à rejeter, le développement de l’intégration économique, le développement du couple franco-allemand. Au-delà de la rupture des Français à l’égard de l’Union européenne, il existe donc une rupture entre les Français et leurs élites, rupture dont le trait saillant est que les uns conçoivent leurs intérêts comme divergents de ceux de l’Allemagne et de l’Union européenne, tandis que les seconds conçoivent toujours la France en termes de « couple franco-allemand », demeurent favorables à l’intégration européenne et à l’Union européenne. La crise politique que nous traversons a des causes bien déterminées.

Voir l'étude du PEX Research Center: The New Sick Man of Europe: the European Union. http://www.pewglobal.org/2013/05/13/the-new-sick-man-of-europe-the-european-union/

Aussi le billet de Jacques Sapir, économiste:

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